L'Algérie

Un fait marquant dans ma vie a été mon voyage en Algérie. Alger la blanche sur la photo.
J'avais 12 ans, quand en sixième, au début de ma deuxième sixième, en 1988, ma mère nous demande à table un jour :
- Ça vous dirait si on allait vivre dans un autre pays?
Nous nous sommes posé pleins de questions, surtout à ma mère mais pourquoi pas ! Elle nous a donc parlé de l'Algérie, nous disant que c'était pas sûr mais qu'elle allait dire ok. Elle en a parlé aussi à mes grands-parents, il lui ont dit qu'elle était folle, que c'était dangereux et que ça n'allait pas aller mais elle a dit qu'on y allait quand même. 
Et voilà, la machine est en marche. J'en ai parlé aux copains au collège qui m'ont dit intelligemment :

"- Mais il n'y a que du sable là-bas !"
J'avais une copine au collège à qui j'ai promis d'écrire quand je serais là-bas mais je n'ai pas tenu bien longtemps.

Et pour les vacances de Noël nous voilà partis, en voiture, pleine à craquer, jusqu'à Marseille où nous sommes allés prendre le bateau, le Napoléon. Nouvelle vie nous voilà, nous étions curieux et impatients de voir comment c'était.
Ma mère avait réussi à avoir un poste comme secrétaire de diplomate en Algérie. Nous sommes donc partis pour l'ambassade de France à Alger. Sur le bateau nous avions une cabine pour dormir parce que le voyage durait entre 12 et 20h je ne sais plus. Le lendemain nous avons guetté la terre, et on voyait Alger se rapprocher lentement. Ma mère nous avait dit qu'un certain Monsieur Tronche devait venir nous accueillir. Ma soeur et moi avons fait des blagues douteuses et bêtes sur son nom, nous demandant aussi si son nom était justifié. Le temps d'accostage paru très long, comme nous étions très impatients. Ma mère devait retrouver ce Monsieur Tronche et on devait récupérer la voiture dans la soute. Finalement elle l'a trouvé et malheureusement, notre camion de déménagement qui avait voyagé avec nous, était bloqué par la douane. On avait dit à ma mère plus tard qu'il ne fallait pas déclarer le camion en déménagement, parce qu'à cause de ça les douanes l'ont gardé un mois. Du coup on s'est retrouvé sans meubles. Donc l'ambassade nous a prêté un logement dans son enceinte. Ce Monsieur Tronche était très sympa et a bien aidé ma mère. Et je ne sais plus comment, mais elle s'est arrangée aussi pour se faire une entorse et a eu un plâtre à peine arrivée là-bas.

Nous sommes donc sortis du port en voiture, suivant Mr Tronche jusqu'à l'ambassade. Alger est une grande ville, une capitale, sur une colline le long de la mer du côté du port. A l'époque il n'y avait pas un seul feu qui marchait. Et s'il y avait un flic qui faisait la circulation, on pouvait être sûr qu'il y avait un bouchon. Nous sommes donc arrivés à l'ambassade, tout en haut d'Alger dans le quartier d'Hydra. Pour notre premier jour, l'ambiance extérieure était géniale : luminosité différente de la France, autres sons, autres senteurs, l'appel à la prière des mosquées, des palmiers en majorité. On avait l'impression d'être sous les tropiques. Beaucoup de maisons étaient blanches, il n'y a généralement pas de toit en pente mais des terrasses. Le parc de l'ambassade était en haut d'une grande bosse, les bâtiments de bureaux tout en haut, la résidence de l'ambassadeur à côté, la Pairie qui sert à loger les diplomates et le personnel, les terrains de tennis, la piscine et je ne me souviens pas du reste. Nous avons eu un logement dans un petit bâtiment qui n'avait juste qu'un rez de chaussée pas trop loin des bureaux et à côté du terrain de tennis. On a fait connaissance avec certains enfants des diplomates qui habitaient ici et comme c'était les vacances il n'y avait pas encore école.

Après être à peu près installés, ma mère a été aidée par une collègue, Claudine, qui lui a montré où faire les courses etc. Est venu aussi le premier jour de classe là-bas. Alors pour faire simple. Le calendrier musulman est différent du nôtre, ils sont à peu près en 1400. Car leur prophète à eux est venu plus tard que le nôtre, 600 ans après. Et les semaines sont différentes aussi surtout, ce qui correspond au lundi chez nous c'est le samedi, pour le mercredi c'est le lundi et le week-end est donc le jeudi et le vendredi. Donc la semaine commence le samedi à l'école, et le dimanche aussi, ça commence bien !! Moi qui n'aimait déjà pas l'école, aller à l'école le week-end !! 

Nous sommes donc allés au Lycée français d'Alger, le Lycée de Ben Aknoun qui était anciennement aussi le Lycée Descartes. Ça faisait collège et lycée. Dans ce lycée-là, il y avait toutes les nationalités du monde. Quand on était accueilli en classe, tout le monde vous aidait. A chaque début d'année avec les nouveaux on leur apprenait le français. C'était largement plus sympa qu'en France ou les enfants regardent comment ils sont habillés, s'ils portent de la marque etc. Il y a une mentalité exceptionnelle que tout le monde devrait connaître sur cette planète. Quand je suis revenu en France plus tard, je me disais : mais qu'est-ce qu'ils sont cons ces français. Bon c'est une généralité mais quand même. Avant de reprendre l'école, ma mère m'a demandé si je voulais apprendre l'arabe, que normalement on commençait en CE2, et donc comme moi j'étais en sixième, j'ai dit non parce que je ne pensais pas pouvoir suivre et rattraper tout ça. Ce qui ne m'a pas empêché d'apprendre pas mal de choses de moi-même. Habitants à l'ambassade, ma soeur et moi étions emmenés à l'école par un chauffeur. Je ne me souviens pas où ma soeur est allée à l'école primaire au début de l'Algérie. Si c'était Max Marchand où ailleurs, comme plus tard où nous avons enfin eu notre logement dans la cité AÏn Allah à Dely Ibrahim.

Mon premier jour de classe, je me souviens, on m'a mis en cours de français, à côté d'un Yougoslave, Uros Mijuskovic, qui est devenu un super copain pour le peu d'années à venir. On prononce son nom comme ça : Ouroch miyouscovitch. J'adore les langues et leur prononciation. Il y avait des gens des pays de l'est, de pays asiatiques, d'amérique du sud, d'afrique et d'un peu partout. Je n'ai pas vraiment vu d'américains dans ce lycée.
Pour mon premier jour, on a essayé de me baptiser, Uros me disait : tu peux aller demander du pain à la cantine, j'ai faim. Tu dis en arabe : "aténi zobi", ce qui ne veut pas vraiment dire donne moi du pain qui est "aténi roubs". Je ne mets que les prononciation étant donné que je ne sais pas écrire arabe et surtout que ça s'écrit à peu près comme ça : أعطني الخبز.
Bref je ne me suis pas fait avoir. La plupart des enfants ici avaient leurs parents, soit dans des ambassades, soit dans des grosses entreprises, des multinationales. Il y avait aussi des coopérants, des profs qui venaient de France.
Plus tard finalement, on avait enfin déménagé de l'ambassade pour aller à la Cité Aïn Allah à Dely Ibrahim, ou il y avait 4 bâtiments pour les français de l'ambassade. C'était une petite ville pas loin de Ben Aknoun où il y avait le lycée. L'école Max Marchand était collée à côté où allait ma soeur. Pour aller à la cité, on traversait un village avec une ferme, et ma mère y achetait des fois un poulet. Elle disait que ces poulets là avaient dû courir dans le désert, tellement ils étaient maigres. Dans la cité on jouait avec les enfants de tous les français qui travaillaient là. Il y avait souvent des tremblements de terre aussi et nous étions dans des bâtiments antisismiques qui se balançaient quand ça arrivait.

Nous avons vécu en Algérie, 4 ans pour ma mère et ma soeur, et 2 ans et demi pour moi, et après j'y retournai pendant les vacances. Nous avons visité tout ce que nous avons pu et il existe de tous les climats dans ce pays : le bord méditerranéen avec les forêts et les plages, les montagnes aux neiges éternelles, le désert : l'Erg (désert de sable) et le Reg (désert de terre/pierre). Nous sommes allés en Kabylie, dans les Aurès, dans le désert, Ouargla, Batna, Biskra (si on achète des dates en France, souvent elles viennent de là), Laghouat : je me souviens à Laghouat des enfants qui venaient tous collés à la voiture et qui nous disaient : "Aténi stylo" (donne moi un stylo), Ghardaïa à 600 kms d'Alger où on a passé pas mal de vacances, on y a dormi chez l'habitant, mangé le meilleur méchoui de ma vie : on piochait avec nos doigts à même le mouton sur la broche, et ma mère avait même loué une maison dans une palmeraie une fois. Avec ce super âne qui hennissait à chaque fois et on se moquait de lui. J'ai même grimpé à un palmier pour y attraper des dattes.
Timimoun 1200 kms d'Alger, la première fois qu'on est arrivés là-bas, on était à l'hôtel et on devait rencontrer des personnes de la ville pour visiter, Abdelmoulah et Bachir. Ils nous ont dit : "mais vous n'allez pas dormir là, allez, venez chez nous". Et hop, c'était l'hospitalité de là-bas. Des gens qui ont dix fois moins de choses que nous, nous invitent, nous servent à manger sans rien demander et nous font dormir chez eux.
Une fois, on était en retard pour aller chez quelqu'un aux portes du désert, et puis on est tombé en panne à minuit. On a réussi à contacter quelqu'un qui est venu nous chercher, il n'y avait pas de téléphone portable à l'époque, et on est arrivés chez les personnes qui devaient nous recevoir, toute la famille qui dormait s'est levée et nous a offert le thé. C'est l'hospitalité en Algérie. Si tu tombes en panne en France la nuit en pleine campagne, tu te fais sortir à coup de fusil !! C'est caricatural mais bon.
Nous avons marché dans le désert, visité les palmeraies avec leur système de Séghias, système d'irrigation fait de rigoles de terre qui permettaient d'irriguer des petits champs sous les palmiers. A Timimoun, il faisait plus de 60°C au soleil, l'après-midi c'était sieste obligatoire, il faisait tellement chaud qu'on ne pouvait plus rien faire. Nous avons même dormi dans un sac de couchage sur les dunes de sable une nuit. Je sais pas comment on a fait, parce qu'au réveil le matin, il y avait des traces d'insectes partout autour de nous !! Alors déjà qu'il fallait faire attention aux scorpions... 

Mais malgré ça c'était génial, quel ciel la nuit !! Et on a vu des fennec aussi : des petits renards du désert avec de grandes oreilles, ou des gerboises : des petites souris avec des pattes de kangourou. Voyager ouvre l'esprit. Et dans ma vie, grâce à ma mère et l'armée, j'ai visité 12 pays avant mes 18 ans. Un peu à la va-vite pour certains, un peu moins pour d'autres. Les week-ends, on allait de temps en temps à la plage aussi, entre français ou tous les 3. Il y a aussi énormément de ruines romaines sur tout le pourtour méditerranéen et donc en Algérie aussi.

J'ai appris à conduire en Algérie à 15 ans et j'ai fait mes premiers 200 kms d'un coup dans le désert avec ma mère qui dormait à côté, sur la route de Timimoun. Des fois quand on roulait il y avait des vents de sable, on y voyait plus rien. Les plaques d'immatriculation, à l'avant sur les voitures, finissaient souvent toutes blanches à cause de ça. La notre était verte à l'origine, plaque d'ambassade.
Un jour, je conduisais à Alger, à 15 ans, sans permis, ma mère toujours à côté et un flic nous arrête. Il était devant à droite de la voiture. Il se penche, me regarde à travers le pare-brise, puis regarde ma mère, se redresse et nous fait un signe du bras gauche pour y aller. J'ai redémarré et nous avons bien rigolé après ça. Apprendre à conduire en Algérie était très bien avant, les gens conduisaient n'importe comment, il n'y avait pas de feu, c'était le premier qui passait qui avait raison !! Du coup il fallait faire plus attention. Et grâce à ce système là finalement il y avait moins d'accidents je pense. Je ne me souviens pas en avoir vu. Par contre là-bas c'était Peugeot majoritairement, des 404, des 504, bâchées, pas bâchées, c'était le royaume de la Peugeot et de la Toyota aussi pour les 4X4 dans le désert.
Nous on avait une 309, la première voiture que ma mère a pu s'acheter toute neuve. Et on s'est fait piqué les phares dessus en plein dans la cité ou on habitait. Du coup il a fallu faire fixer des barres de fer devant les phares pour pas qu'on ne les vole. Il fallait des écrous antivol aussi sur les roues, sinon tu retrouvais ta voiture sur 4 parpaings.


C'était vraiment un beau pays, une ambiance particulière, et les mosquées qui font l'appel à la prière plusieurs fois par jour. On allait à l'école en taxi, dans une 504 qui avait 10 places, 2 banquettes à l'arrière, ou des fois avec des voisins. On avait le câble, la télé par satellite, on a découvert Canal+, les Guignols et commandant Sylvestre (Stallone), Eurosport, TV5 Europe et bien d'autres chaînes qu'on ne connaissait pas. On a découvert le magnétoscope aussi, et à la fin on a même eu un ordinateur. Hou là que de technologie et de découverte à la fois. Ça ferait presque rire maintenant.
On passait notre temps des fois à la piscine de l'Ambassade aussi et je prenais aussi des cours de Tennis avec Anna, que j'ai retrouvé ici dans ma ville en France.

J'ai aussi trouvé ma femme en Algérie, un week-end ou mon prof de math nous avait invité à manger dans son cabanon au mont Chenoua, après Tipaza. Une autre famille était là aussi et les adultes parlaient, et ils avaient plusieurs filles. Et une des filles de mon âge était dans un coin et lisait, et dans l'après-midi nous sommes descendu sur la plage pour nous baigner, et nous avons fait connaissance. Elle était au lycée aussi, son père était diplomate de l'ambassade,  et moi à cette période là j'allais bientôt repartir en France. J'avais décidé d'aller vivre chez mes grand-parents parce que j'avais peur que mon grand-père meurt. Mais avant ça je l'ai connu. Et nous nous sommes revus plusieurs fois et du coup nous sommes sortis ensemble à distance une fois que j'avais quitté l'Algérie. Ça a duré 7 mois. Puis étant donné qu'elle m'avait trompé avec quelqu'un du lycée et que sa mère ne voulait pas me voir et qu'elle était toujours sur notre dos, ça m'a énervé et je l'ai laissé tomber. Puis je suis revenu en France, et malgré tout, en feuilletant l'annuaire des fois ou internet, je regardais où elle habitait à Marseille, pour voir si elle ne déménageait pas. Puis un jour je suis allé faire mon armée à Toulon. Du coup, j'ai repris contact. Un week-end j'ai pris le train pour Marseille et je suis allé frapper à sa porte, puis son père m'a ouvert, très sympa, mais sa mère beaucoup moins et ma copine et moi avons repris notre relation. Ça n'a duré qu'un mois je crois, sa mère m'a prévenu au téléphone que c'était fini entre nous et qu'il ne fallait plus que je la revois. J'en ai pleuré et pleuré, tellement que je me suis dit : je finis l'armée, je trouve un CDI et je reviendrai la chercher. Ce que j'ai fait du coup après avoir arrêté l'hôtellerie et enfin trouvé mon CDI.
Je suis redescendu un jour en voiture à Marseille, je me suis demandé tout le long s'il fallait que je fasse demi-tour ou non sur la route parce que je savais que c'était une grande décision, et finalement j'y suis arrivé. J'ai pris une chambre à l'hôtel Ibis à Bonneveine, j'y ai dormi, puis je suis allé guetter pas loin de l'entrée de sa maison si je la voyais pendant toute une matinée. Vers midi, je vois une de ses soeurs sortir, je l'ai interpellé lui demandant si sa soeur était là et elle m'a dit que oui. Alors elle est allé l'appeler pour moi et nous avons parlé dans l'encadrement de la porte, sa mère était heureusement absente. Elle m'a dit qu'elle avait des cours et n'avait pas le temps de me parler les jours qui viennent. Je lui ai donc dit que j'étais à l'hôtel Ibis et j'y suis reparti, un peu dépité. Puis dans l'après-midi j'ai eu un coup de téléphone dans ma chambre, et elle m'a annoncé qu'on allait se voir. Finalement, on s'est vu 4 jours de suite, je n'ai jamais autant parlé à une fille de ma vie, et on a décidé de se remettre ensemble, qu'elle finisse son année d'études ici puis qu'elle vienne en train dans ma ville me voir de temps en temps. Et après ça elle est venue s'installer avec moi, sans rien dire à sa mère au début, de peur qu'elle n'arrive pas à partir. Comme je dis bien souvent quand on me demande : Cela fait trois fois que je sors avec elle, la 1ère fois : 7 mois, la 2ème fois : 1 mois et la 3ème fois : 24 ans. Et nous avons eu vers 35 ans notre premier garçon, puis 3 ans et demi après le 2ème.

En Algérie je me souviens en classe d'Uros, Sam, Pak, Violaine, Gabriella, Hugues, Adjinet Roumiana et sa soeur jumelle Irina je crois, mais pas sûr de son prénom, qui sont arrivées après. On les a aidé à parler français aussi et je me souviens clairement que Roumi m'a demandé d'où j'étais en France et je lui avait dit le nom de ma ville, qu'elle a répété.
Après l'Algérie, tout le monde s'était mis à parler sur le site des "copains d'avant", et j'ai remarqué que Roumiana avait marqué le nom de ma ville comme la ville où elle habitait, je lui ai donc mis un mot mais elle n'a jamais répondu. Des années plus tard, comme je suis nostalgique, je regarde un peu ou tout le monde est parti. Et avec l'évolution d'internet, Roumiana est bien à dans ma ville apparemment et j'arrive à la joindre par facebook. Et là elle me demande si je suis marié, je lui ai dit non mais tout comme, et que j'avais un fils, et là elle prend la mouche et me bloque de partout. J'ai pas compris tout de suite, mais je  crois bien qu'elle était amoureuse de moi en Algérie, qu'elle s'est dit "je vais aller vivre dans sa ville voir si je le trouve" et au bout de quelques années ou j'ai enfin réussi à la contacter, elle a vu que j'étais pris. J'ai jamais eu souvenir qu'elle soit amoureuse de moi au lycée. Je crois maintenant qu'elle est repartie dans son pays, en Bulgarie, à Sofia, mais je ne sais pas du tout. Ce ne sont que des suppositions. Pourquoi une fille que j'ai croisée à 2000 kms d'ici, et qui vit normalement en Bulgarie, viendrait justement dans ma ville natale ? Cela m'a attristé et désolé pour elle de savoir qu'elle est venue jusque-là par amour et de se retrouver en colère et dégoûtée de toutes ces années perdues. Et moi qui pense que personne ne m'aime vraiment ou ne s'intéresse à moi sur cette planète, ça m'a flatté et vraiment touché.

Ma mère est revenue d'Algérie avec ma soeur en 1992/1993. Au moment ou le FIS (Front Islamiste du Salut) a décidé de tuer tous les étrangers dans le pays. Donc les ambassades de tous pays et les entreprises étrangères ont dû quitter le pays. Il y a eu un assaut contre l'ambassade de France ou un vigile est mort, Armand, le fils d'une collègue de ma mère qui est morte de chagrin par la suite. Et beaucoup d'autres morts de pays différents aussi je crois. Le temps qu'on soit en Algérie, nous avons vécus là-bas la guerre du Golf aussi. Il y avait des tanks partout. C'était dangereux avant et j'espère que ça a changé, mais on me dit toujours qu'il y a encore de la corruption.
Bref, l'Algérie est le 2ème pays ou j'ai vécu, c'était une bonne expérience et j'y retournerai bien vivre, mais en adulte ce n'est pas pareil que quand j'étais enfant. Et en 33 ans, les choses ont dû énormément changer depuis.